Au début des années 1960, la peinture de Brauner tend à une simplification et à une planéité des formes, à la manière des papiers découpés, assortie d’une économie des couleurs. Datant de 1958, « Envolement » est une oeuvre délicate. Victor Brauner peint en aplat de couleurs, un oiseau totem, aigle inoffensif dont les plumes rappellent les couleurs de l’Arc-en-Ciel. L'artiste confond volontairement les figures imbriquées les unes dans les autres. Elles poursuivent les métamorphoses inhérentes à l'univers de Victor Brauner et leurs formes témoignent dans ses œuvres de l'influence des arts primitifs, confirmée par les objets de sa propre collection. Toujours inspiré de ses années surréalistes aux bouches et attributs des corps flottant, l’artiste laisse deviner un visage. Il poursuit ses explorations métaphoriques et alchimiques dans ses tableaux des cycles des « Mythologies » et de la « La Fête des Mères » (1965), enchâssés dans un cadre peint et découpés selon les formes de son bestiaire réinventé, doté de couleurs douces, décoratives et contrastées.