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ABSTRACTION LYRIQUE -
L’abstraction lyrique naît en Europe dans l’après-guerre, portée par une volonté de rompre avec les rigueurs du constructivisme et de répondre aux traumatismes du conflit. Le terme apparaît dès 1947 sous la plume du critique Charles Estienne, avant d’être pleinement théorisé dans les années 1950, notamment par Estienne lui-même et par Georges Mathieu, artiste et fervent défenseur du geste pictural libre.
Ce courant valorise la spontanéité, la couleur, l’élan émotionnel. Il ne s’agit plus de représenter le réel, mais de traduire une vibration intérieure. Mathieu, figure majeure du mouvement, transforme la peinture en performance : il peint debout, vite, devant un public parfois, traçant des formes fulgurantes. À ses côtés, Hans Hartung adopte une abstraction plus retenue, marquée par des rythmes graphiques tendus et des traits incisifs.
Opposée aux formes géométriques rigides, l’abstraction lyrique explore un langage pictural libre, souvent improvisé, où le geste est aussi signifiant que l’image elle-même. Elle puise dans l’émotion, l’instinct, voire le spirituel, pour faire de la toile un espace de projection du moi intérieur, et marquer une rupture radicale avec les codes rationnels de l’art académique. -
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