
MAURICE ESTÈVE 1904-2001
Jabiru, 1972
Huile sur toile
116 x 89 cm
133 x 106 cm (avec cadre)
133 x 106 cm (avec cadre)
Signé et daté en bas au milieu : Estève ; 72
Titré, contresigné et daté au dos : Jabiru ; Maurice Estève ; 72
Titré, contresigné et daté au dos : Jabiru ; Maurice Estève ; 72
« Tel ou tel effet, je ne les ai pas voulus ni cherchés. Je les ai obtenus à force de travailler sur la surface blanche. Ce sont des rencontres. Chaque...
« Tel ou tel effet, je ne les ai pas voulus ni cherchés. Je les ai obtenus à force de travailler sur la surface blanche. Ce sont des rencontres. Chaque dessin comme chaque toile est une aventure. Je pars en quelque sorte en voyage. Un voyage dont j’ignore la destination ».
Coloriste exceptionnel, peintre le plus lent du monde… Maurice Estève naît en 1904 à Culan dans le Cher, avant de rejoindre ses parents à Paris en 1918, après la guerre. Déjà venu dans la capitale en 1913, il avait fait la découverte du Louvre, qui fut pour lui une révélation : il voyait désormais « la nature à travers les tableaux ». A 11 ans il commence alors la peinture, se démarquant déjà par le choix de ses sujets, qui n’ont rien d’enfantins. Bien que son père rejette sa vocation et le pousse à avoir un travail de typographe à Barcelone, il suit des cours du soir de dessin avant de revenir définitivement à Paris pour entrer à l’atelier libre de l’Académie Colarossi à Montparnasse.
C’est dans les années 40 qu’il évolue vers l’abstrait, le début de son « voyage dans un monde inconnu ». Cette transformation dans son œuvre s’accompagne surtout de l’adoption d’une palette de couleurs éclatantes, influencée par Bonnard et Matisse.
Cette nouvelle gamme chromatique saisissante devient alors sa marque de fabrique. Sans jamais apposer beaucoup de matière, l’artiste joue de la précision de sa touche pour créer ces grands ou petits aplats de couleurs, se liant, jouant ensemble. Les nuances de couleur permettent de créer des jeux d’ombres, de lumières, qui donnent une profondeur à chaque toile.
L’artiste se savait aussi très lent dans son processus de création. Il disait même de lui qu’il était le « peintre le plus lent du monde » ! « Parfois les œuvres restent en train des mois, des années… peinture ou dessin… (…) Il faut attendre. De la patience. Un jour je ferai une rencontre ».
Dans les années 1970, Estève donne à ses toiles des titres inventés, aux prononciations loufoques, comme Pichetroué, Ventribard, ou encore Bac-Buc. Jabiru pourrait de même être un simple titre avec une drôle de phonétique, si ce n’était aussi le nom vernaculaire de trois espèces d’oiseaux : les Jabiru d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Oiseaux échassiers proches de la cigogne, ces trois espèces ont la même particularité : une tâche de couleur vibrante, qui résonne alors tout particulièrement avec les toiles d’Estève. De plumage blanc et noir, chaque espèce se démarque par sa couleur éclatante à un endroit particulier du corps. Le Jabiru d’Afrique arbore un bec rouge et jaune, tandis que celui d’Amérique orne seulement la base de son cou de rouge. Enfin, le Jabiru d’Asie déploie ses couleurs sur ses pattes rouges et ses yeux jaunes. Le titre est en adéquation parfaite avec la toile : Maurice Estève a bien fait une rencontre.
Coloriste exceptionnel, peintre le plus lent du monde… Maurice Estève naît en 1904 à Culan dans le Cher, avant de rejoindre ses parents à Paris en 1918, après la guerre. Déjà venu dans la capitale en 1913, il avait fait la découverte du Louvre, qui fut pour lui une révélation : il voyait désormais « la nature à travers les tableaux ». A 11 ans il commence alors la peinture, se démarquant déjà par le choix de ses sujets, qui n’ont rien d’enfantins. Bien que son père rejette sa vocation et le pousse à avoir un travail de typographe à Barcelone, il suit des cours du soir de dessin avant de revenir définitivement à Paris pour entrer à l’atelier libre de l’Académie Colarossi à Montparnasse.
C’est dans les années 40 qu’il évolue vers l’abstrait, le début de son « voyage dans un monde inconnu ». Cette transformation dans son œuvre s’accompagne surtout de l’adoption d’une palette de couleurs éclatantes, influencée par Bonnard et Matisse.
Cette nouvelle gamme chromatique saisissante devient alors sa marque de fabrique. Sans jamais apposer beaucoup de matière, l’artiste joue de la précision de sa touche pour créer ces grands ou petits aplats de couleurs, se liant, jouant ensemble. Les nuances de couleur permettent de créer des jeux d’ombres, de lumières, qui donnent une profondeur à chaque toile.
L’artiste se savait aussi très lent dans son processus de création. Il disait même de lui qu’il était le « peintre le plus lent du monde » ! « Parfois les œuvres restent en train des mois, des années… peinture ou dessin… (…) Il faut attendre. De la patience. Un jour je ferai une rencontre ».
Dans les années 1970, Estève donne à ses toiles des titres inventés, aux prononciations loufoques, comme Pichetroué, Ventribard, ou encore Bac-Buc. Jabiru pourrait de même être un simple titre avec une drôle de phonétique, si ce n’était aussi le nom vernaculaire de trois espèces d’oiseaux : les Jabiru d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Oiseaux échassiers proches de la cigogne, ces trois espèces ont la même particularité : une tâche de couleur vibrante, qui résonne alors tout particulièrement avec les toiles d’Estève. De plumage blanc et noir, chaque espèce se démarque par sa couleur éclatante à un endroit particulier du corps. Le Jabiru d’Afrique arbore un bec rouge et jaune, tandis que celui d’Amérique orne seulement la base de son cou de rouge. Enfin, le Jabiru d’Asie déploie ses couleurs sur ses pattes rouges et ses yeux jaunes. Le titre est en adéquation parfaite avec la toile : Maurice Estève a bien fait une rencontre.
Provenance
Collection Galerie Claude Bernard, Paris (étiquette).Vente Sotheby's Paris, octobre 2022.
Collection privée.
Exhibitions
Paris, Galerie Claude Bernard, Estève : Peintures récentes, mai - juillet 1977.Marseille, Musée Cantini, Estève. Œuvres 1950-1980, juin - août 1981.
Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, Un Musée éphémère. Collections privées françaises 1945-1985, 5 juillet - 5 octobre 1986.
Publications
Paris, Galerie Claude Bernard, Estève : Peintures récentes, mai - juillet 1977, catalogue d'exposition, illustré.Marseille, Musée Cantini, Estève. Œuvres 1950-1980, juin - août 1981, catalogue d'exposition, illustré (étiquette au dos).
Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, Un Musée éphémère. Collections privées françaises 1945-1985, 5 juillet - 5 octobre 1986, catalogue d'exposition, illustré sous le n°29.
Robert Maillard & Monique Prudhomme-Estève, Estève. Catalogue Raisonné de l’œuvre peint, Neuchâtel, 1995, illustré sous le n° 620, p. 87 et p. 390.
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