À partir des années 1870, Renoir commence à produire de nombreuses études de figures féminines, témoignant de la nouvelle direction que prend son art au tournant des années 1890. Inspiré par le travail des maîtres anciens qu’il découvre au grès de ses nombreux voyages, la palette de l’artiste évolue également. Les tonalités froides jusqu’alors prédominantes dans l’œuvre du peintre laissent peu à peu place à une palette de couleurs chaudes en l’occurence accentuée par le contraste avec le vert de notre étude. Les personnages se dévoilant sous de fins coups de pinceaux, imprègnent l'œuvre d’une grande délicatesse.
Dans cette étude, sur un fond de verdure suggéré par l’utilisation de tonalités vert émeraude, des jeunes filles arborant de somptueux chapeaux côtoient des baigneuses aux longs cheveux dont les courbes généreuses sont le lieu d'une déclinaison des couleurs rosées, chair et presque orangées. Accessoire cher à l’artiste, le chapeau n’est pas rare dans les représentations du peintre, comme en attestent les propos de Suzanne Valadon, modèle de Renoir dans les années 1880: "Renoir aimait les chapeaux de femmes, il m'en a mis des piles sur la tête (...) il n'a jamais cessé d'acheter beaucoup de chapeaux..."