KEES VAN DONGEN 1877-1968
96 x 85,5 cm (avec cadre)
Cadre en bois doré et sculpté, XVIIème siècle.
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La position frontale de la poitrine dénudée du modèle contraste avec l'inclinaison de sa tête ; elle fuit le regard du spectateur. Le modèle de cette œuvre est présenté comme un objet passif, l'expression de son visage suggère une idée de retrait, d'absorption, et peut-être d'acquiescement.
Dans cette huile sur toile, la palette de couleurs de Van Dongen est plus chaude, incontestablement influencée par ses voyages au Maroc et en Espagne. Les ombres et la lumière sont suggérés par de larges coups de pinceau et des touches superposées de tons vert émeraude, jaunes et rouge intenses, couleurs qui rendent la chair pâle du nu d'autant plus lumineuse et éclatante.
Plus tard, à partir de 1914, Van Dongen cherche des lignes plus douces et sereines dans ses œuvres. Il fut le dernier parmi ses confrères [Henri Matisse, George Braque et André Derain] à abandonner le fauvisme. Cependant, il poursuit sa carrière de portraitiste à succès, se faisant lui-même une place dans l'histoire de l'art.
Kees Van Dongen, peintre né en Hollande, était l'une des figures principales du mouvement fauve, particulièrement connu pour ses portraits mensuellement stylisés et ses nus féminins. En 1897, Van Dongen quitte les Pays-Bas pour s'installer à Paris à la recherche d'un mode de vie plus libéral et hédoniste que celui qu'il menait dans son pays natal. Conférant une sensibilité baudelairienne du modernisme à ses sujets, il a rendu hommage par son pinceau aux danseuses des Folies-Bergères et aux prostituées de Montmartre. Van Dongen est apparu comme un talent exceptionnel parmi ses confrères tels que Derain, Vlaminck ou Matisse, aux côtés desquels ses œuvres furent exposées au Salon des Indépendants en 1904. Sa carrière fut lancée à partir de 1909 lorsqu'un important contrat fut scellé avec la réputée galerie parisienne Bernheim-Jeune.
L'artiste a en premier lieu acquis sa popularité en tant que peintre de femmes, il était un des portraitistes les plus renommés de Paris. Cependant, le nu féminin était définitivement son sujet de prédilection. Les nus de Van Dongen apparaissent dans des positions variées qu'il met en scène de manière érotique et sensuelle.
1911, l'année durant laquelle Buste de femme nue a été peint, marque un tournant dans la carrière de l'artiste. C'est l'année où sa toile controversée "Tableau" fut retirée du Salon d'Automne par la police pour des raisons d'indécence. L'événement a scandalisé le monde de l'art et confirma la réputation de Van Dongen comme le maître du nu féminin provocant et sexualisé.
Provenance
Paul Pétridès, Paris.Collection privée, Paris.
Collection Hubertus Wald, Hambourg.
Expositions
Sammlung Wald, Kunsthalle, Hambourg, Septembre - Novembre 2003.Catalogues
Louis Chaumeil, Van Dongen : L'homme et l'artiste - La vie et l'oeuvre, Pierre Cailler Éditeur, Genève, 1967, illustré sous le n°68, p. 318.
Confirmation du Wildenstein Institute en date du 23 septembre 2011 que l’œuvre figure bien dans les archives du Catalogue raisonné de l’œuvre de Kees Van Dongen en préparation et qu’elle a fait l’objet d’un avis d’inclusion (le 07/04/1993) portant la référence 93.04.07.1590.389.