-
Œuvres
FRANCIS PICABIA 1879-1953
Machine, circa 1916-1917Encre et aquarelle sur papier27,5 x 39 cm
54,5 x 65 cm (avec cadre)Signé en bas à gauche : PicabiaPassionné par l'automobile et grand amateur de belles cylindrées, Picabia avait une connaissance approfondie des moteurs. La représentation mécanique s'intégrait donc naturellement dans son iconographie, notamment après son contact avec...Passionné par l'automobile et grand amateur de belles cylindrées, Picabia avait une connaissance approfondie des moteurs. La représentation mécanique s'intégrait donc naturellement dans son iconographie, notamment après son contact avec la civilisation américaine et la ville de New-York lors de l'exposition de l’Armory Show de 1913. Influencé par l'omniprésence de la machine dans cette société en fin d'industrialisation, Picabia, avec son ami Marcel Duchamp, a développé un langage mécanique à l’esprit industriel pour créer de véritables transmutations de l’être humain en mécanismes délirants, annonçant ainsi les premiers Ready-mades.
Les œuvres de Picabia de cette période (1915-1920) représentent des objets inanimés assumant des états humains. En 1915, à New York, Picabia a réalisé ses premières œuvres mécanomorphes dotées de titres surprenants. Alors que la machine n’est pas l'idéal de l’homme, Picabia a développé un alphabet d’éléments mécaniques pour le représenter et illustrer ses comportements psychiques. La machine en est la référence essentielle. Picabia emprunte au dessin industriel sa précision. Parmi ces mécanismes pris pour sujet, les métaphores sexuelles sont nombreuses avec notamment des images recyclant des illustrations scientifiques de la revue Science et Vie. Dérisoires, ses machineries « pictogrammées » s'associent à une sorte de comédie copulative mécanisée et répétitive. Leur ironie renvoie à une conception de l'art désublimisée qui sera sa seule marque de commerce. La notion traditionnelle d'auteur n'a plus cours. Les structures mécaniques des machines insolites et complexes permettent parfois au dessin de dépasser la figuration pour développer un mode de représentation plus abstrait ou imaginaire. En 1915, Paul Haviland commentait les tableaux et dessins mécanomorphes de Picabia : « L’homme a fait la machine à son image. Elle a des membres qui agissent, des poumons qui respirent, un cœur qui bat, un système nerveux où court l’électricité. Le phonographe est l’image de sa voix ; l’appareil photographique est l’image de son œil. La machine est sa fille née sans mère. C’est pourquoi il l’aime. C’est pourquoi il l’admire. » La même année, Francis Picabia dans le New York Tribune écrivait : « La machine est devenue plus qu’un simple appendice de la vie. Elle fait maintenant partie intégrante de l’existence des hommes, (…) peut-être est-elle leur âme. (…) Je me suis emparé de la mécanique du monde moderne et je l’ai introduite dans mon atelier. ».Expositions
Madrid, Salas Pablo Ruiz Picasso del Ministerio de Cultura, Francis Picabia, Exposición antológica, 29 janvier-31 mars 1985.
Barcelone, Centre Cultural de la Caixa de Pensions, 15 avril-26 mai 1985.
Musée des Beaux-Arts de Nîmes. Francis Picabia, 11 juillet-30 septembre 1986.Catalogues
William A. Camfield, Beverley Calté, Candace Clements, Francis Picabia, catalogue raisonné, Volume II, 1915-1927, 2016, illustré sous le n°526, p. 228.4de 4
Newsletter
* denotes required fields
We will process the personal data you have supplied to communicate with you in accordance with our Privacy Policy. You can unsubscribe or change your preferences at any time by clicking the link in our emails.