
PAUL GAUGUIN 1848-1903
Diane, circa 1892
Plume sur papier
21,8 x 15 cm
52 x 45,3 cm (avec cadre)
52 x 45,3 cm (avec cadre)
En quête de nouvelles inspirations, poussé par la recherche de son “moi sauvage”, Paul Gauguin quitte la France pour Tahiti en 1891, laissant derrière lui une vie matérialiste pour “vivre...
En quête de nouvelles inspirations, poussé par la recherche de son “moi sauvage”, Paul Gauguin quitte la France pour Tahiti en 1891, laissant derrière lui une vie matérialiste pour “vivre d’extase, de calme et d’art”. Le 9 juin, il pose le pied en terre tahitienne avec pour seules affaires des gouges, du papier et des crayons. Installé à Papeete dans un premier temps, c’est dans le village de Mataeia qu’il trouve son éden. Chaque jour, Gauguin arpente les alentours, carnet en main. “Je commençais à travailler, notes, croquis de toutes sortes. Tout m’aveuglait, m’éblouissant dans le paysage.” affirme-t-il dans son récit de voyage Noa Noa.
C’est précisément dans ce journal illustré qu’apparaît pour la première fois le thème d’Oviri. Ce mot, qui signifie “sauvage”, est également le nom de la divinité tahitienne du deuil. Gauguin s’approprie le sujet à partir duquel il réalise toute une série d’œuvres sur papier, de céramiques, de monotypes et de gravures sur bois. Notre dessin constitue l’un des premiers jets que Gauguin réalise du grès Oviri, aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay et considérée comme l’une des sculptures les plus célèbres de l’artiste. Contrairement aux versions ultérieures, le personnage possède encore ici des attributs féminins marqués tels qu’un ventre bombé suggérant la maternité et les hanches proéminentes des idoles primitives. Apparentée à la déesse gréco-romaine de la chasse, Oviri est représentée portant un louveteau, surplombant un socle inscrit du nom Diane. Déesse mystérieuse, Oviri dégage un pouvoir sauvage auquel Gauguin s’identifie. Dans sa dernière lettre à son ami et homme de lettres Charles Morice, il écrit : “Tu avais tort le jour où tu as dit que j’avais moi-même tort de dire que j’étais un sauvage. C’est pourtant vrai : je suis un sauvage. Et les gens civilisés le ressentent. Dans mon œuvre, il n’y a rien qui ne puisse surprendre ou dérouter, hormis le fait que je suis un sauvage malgré moi. Et c’est aussi pourquoi mon travail est inimitable.”
Le mot Oviri procède de l’exaltation permanente par l’artiste de “son malgré moi sauvage”. Gauguin n’hésite pas à associer deux divinités issues de deux cultures et époques différentes pour créer sa propre mythologie, deux femmes puissantes et vindicatives symbolisant l’aspect sauvage et brut de la vie. Cette Oviri n’est pas une simple divinité, elle est le reflet de la personnalité tourmentée, haute en couleur et charismatique de l’artiste.
Souvent considérée comme l’un des testaments artistiques de Gauguin, une version lapidaire d’Oviri orne aujourd’hui encore sa tombe à Atuona, suivant ses volontés.
C’est précisément dans ce journal illustré qu’apparaît pour la première fois le thème d’Oviri. Ce mot, qui signifie “sauvage”, est également le nom de la divinité tahitienne du deuil. Gauguin s’approprie le sujet à partir duquel il réalise toute une série d’œuvres sur papier, de céramiques, de monotypes et de gravures sur bois. Notre dessin constitue l’un des premiers jets que Gauguin réalise du grès Oviri, aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay et considérée comme l’une des sculptures les plus célèbres de l’artiste. Contrairement aux versions ultérieures, le personnage possède encore ici des attributs féminins marqués tels qu’un ventre bombé suggérant la maternité et les hanches proéminentes des idoles primitives. Apparentée à la déesse gréco-romaine de la chasse, Oviri est représentée portant un louveteau, surplombant un socle inscrit du nom Diane. Déesse mystérieuse, Oviri dégage un pouvoir sauvage auquel Gauguin s’identifie. Dans sa dernière lettre à son ami et homme de lettres Charles Morice, il écrit : “Tu avais tort le jour où tu as dit que j’avais moi-même tort de dire que j’étais un sauvage. C’est pourtant vrai : je suis un sauvage. Et les gens civilisés le ressentent. Dans mon œuvre, il n’y a rien qui ne puisse surprendre ou dérouter, hormis le fait que je suis un sauvage malgré moi. Et c’est aussi pourquoi mon travail est inimitable.”
Le mot Oviri procède de l’exaltation permanente par l’artiste de “son malgré moi sauvage”. Gauguin n’hésite pas à associer deux divinités issues de deux cultures et époques différentes pour créer sa propre mythologie, deux femmes puissantes et vindicatives symbolisant l’aspect sauvage et brut de la vie. Cette Oviri n’est pas une simple divinité, elle est le reflet de la personnalité tourmentée, haute en couleur et charismatique de l’artiste.
Souvent considérée comme l’un des testaments artistiques de Gauguin, une version lapidaire d’Oviri orne aujourd’hui encore sa tombe à Atuona, suivant ses volontés.
出处
Collection Paco Durrio, Paris, bis 1928Collection privée, Bâle
Vente 253, Galerie Kornfeld, Berne, 17.6.2011, n°42
Collection privée, Suisse.
展览
Paul Gauguin, Kunsthalle, Bâle, juillet-août, n°198 (sous le titre "Oviri Diane")Paul Gauguin, Galerie Thannhauser, Berlin, octobre 1928, n°175, (sous le titre "Oviri Diane")
Paul Gauguin zum 100. Geburtstag, Kunstmuseum, Bâle, 1949-1950, n°132, (sous le titre "Diane")
Francisco Durrio (1868-1940), Sobre las huellas de Gauguin, Museo de Bellas Artes de Bilbao, Bilbao, 2013, n°72.
Georges Daniel de Monfreid (1856-1929) un artiste à part, Musée d'art Hyacinthe Rigaud, Perpignan, 25 juin - 6 novembre 2022, (demande de prêt)
出版物
Javier González de Durana, Francisco Durrio y su colección de Gauguins, La reconstrucción de la colección, Bilbao, 2013, illustré sous le n°72 p. 114 et le n°6 p.214.Cette œuvre sera incluse au Catalogue Raisonné de l'œuvre de Paul Gauguin en préparation par le Wildenstein Institute. Avis d'inclusion en date du 17 février 2011.