
AUGUSTE RODIN 1840-1917
Femme dite au pyjama entre-ouvert, 1898-1900
Graphite et estompe sur papier vélin
32 x 17 cm
55,5 x 40,5 cm (avec cadre)
55,5 x 40,5 cm (avec cadre)
Signé en bas à droite : A. Rodin
Ce dessin inédit fait partie d'une série d'une vingtaine de feuilles montrant un modèle habillé d'un vêtement ample, ostensiblement ouvert, faisaint penser à un pyjama, d'où l'habitude qu'ont pris les...
Ce dessin inédit fait partie d'une série d'une vingtaine de feuilles montrant un modèle
habillé d'un vêtement ample, ostensiblement ouvert, faisaint penser à un pyjama, d'où
l'habitude qu'ont pris les historiens de Rodin de les appeler les « femmes-pyjama ».
Du vivant de Rodin, en 1901, les versions aquarellées de la série furent exposées à
Londres aux Royal Institute Galleries lors d'une manifestation de la Pastel Society, à
l'initiative de l'artiste anglaise Esther Sutro. Celle-ci nota pour le catalogue, le nom du
modèle : Camilos. Il pourrait s'agir de « mlle Camillot-Prévost » dite la « petite danseuse
espagnole », et non pas de Carmen Damedoz comme nous l'avions proposé
en 2006. Le torse nu, considéré pour lui-même, et mis en valeur par le vêtement qui
l'encadre, est un des thèmes de prédilection de Rodin à la fin des années 1890.
En montrant toute la série à Londres, Rodin a permis de concentrer le regard du spectateur
sur ce morceau de corps dévoilé de manière répétitive et comme obsédante.
De loin, ce sont en effet les variations sur ces torses qui s'imposent au regard. Dans
cette très belle version au graphite et à l'estompe, le rendu délicat de la chair du
modèle contraste avec le vêtement laissé en réserve. A contrario, dans les versions
aquarellées, Rodin a choisi un noir profond qui redessine nettement le contour du
buste et l'isole. On sait qu'à partir de 1896, Rodin adopta une technique particulière
qui consistait à dessiner « à l'aveugle », sans regarder sa feuille et sans quitter des yeux
le modèle qui pose devant lui. Il en résulte des croquis libres au crayon graphite, des
« instantanés », selon la formule de Roger Marx.
Cette approche peu conventionnelle a beaucoup intéressé les jeunes pictorialistes
américains (voir Frank Eugene, Adam and Eve). En retour, l'approche de la photographie
par ce groupe avec leurs figures surgissant d'une brume atmosphérique, attira
l'attention de l'artiste. Rodin offrit un dessin dans la même veine que notre Femme
dite au pyjama entre-ouvert, à la femme du photographe Edward Steichen, qui l'offrit à
son tour à Alfred Stieglitz, aujourd'hui à l'Art Institute de Chicago.
habillé d'un vêtement ample, ostensiblement ouvert, faisaint penser à un pyjama, d'où
l'habitude qu'ont pris les historiens de Rodin de les appeler les « femmes-pyjama ».
Du vivant de Rodin, en 1901, les versions aquarellées de la série furent exposées à
Londres aux Royal Institute Galleries lors d'une manifestation de la Pastel Society, à
l'initiative de l'artiste anglaise Esther Sutro. Celle-ci nota pour le catalogue, le nom du
modèle : Camilos. Il pourrait s'agir de « mlle Camillot-Prévost » dite la « petite danseuse
espagnole », et non pas de Carmen Damedoz comme nous l'avions proposé
en 2006. Le torse nu, considéré pour lui-même, et mis en valeur par le vêtement qui
l'encadre, est un des thèmes de prédilection de Rodin à la fin des années 1890.
En montrant toute la série à Londres, Rodin a permis de concentrer le regard du spectateur
sur ce morceau de corps dévoilé de manière répétitive et comme obsédante.
De loin, ce sont en effet les variations sur ces torses qui s'imposent au regard. Dans
cette très belle version au graphite et à l'estompe, le rendu délicat de la chair du
modèle contraste avec le vêtement laissé en réserve. A contrario, dans les versions
aquarellées, Rodin a choisi un noir profond qui redessine nettement le contour du
buste et l'isole. On sait qu'à partir de 1896, Rodin adopta une technique particulière
qui consistait à dessiner « à l'aveugle », sans regarder sa feuille et sans quitter des yeux
le modèle qui pose devant lui. Il en résulte des croquis libres au crayon graphite, des
« instantanés », selon la formule de Roger Marx.
Cette approche peu conventionnelle a beaucoup intéressé les jeunes pictorialistes
américains (voir Frank Eugene, Adam and Eve). En retour, l'approche de la photographie
par ce groupe avec leurs figures surgissant d'une brume atmosphérique, attira
l'attention de l'artiste. Rodin offrit un dessin dans la même veine que notre Femme
dite au pyjama entre-ouvert, à la femme du photographe Edward Steichen, qui l'offrit à
son tour à Alfred Stieglitz, aujourd'hui à l'Art Institute de Chicago.