Quatorze sculptures naquirent de la collaboration entre Pierre-Auguste Renoir et Richard Guino. La plupart d'entre elles sont des figures féminines, comme cette Danseuse aux voiles inspirée de son oeuvre peinte Le jugement de Pâris. Le travail de sculpteur accapara Renoir durant ses dernières années.
À l'origine de ce défi, le marchand Ambroise Vollard. C'est en 1913 que celui-ci propose au maître de l'impressionnisme, installé sur la Côte d'Azur, de devenir sculpteur. Une reconversion pour le moins tardive, même si l'artiste avait déjà réalisé quelques pièces en 1907 et 1908 : des portraits de son fils Claude. À cette époque tout ce que Renoir touche se vend à des prix incroyables, et la perspective de créations éditées en séries, en bronze, laisse Vollard rêveur.
Renoir âgé et perclus de rhumatismes, il faut donc lui trouver un collaborateur. Sa petite main sera Richard Guino, un sculpteur d'origine catalane de 23 ans repéré par Aristide Maillol pour ses talents pour le nu féminin. Le jeune Guino vient souvent rendre visite à Renoir, à Cagnes, et il s'en retourne finir le travail à Paris. Ainsi naquirent plusieurs oeuvres sculptées parmi lesquelles des Vénus, l'allégorie Hymne à la vie et le bas-relief du Jugement de Pâris, mais aussi des portraits d'artistes. L'épouse du peintre, Aline Charigot, n'y échappera pas. Les deux complices prennent le plus souvent pour modèles des tableaux que Renoir a exécutés il y a de nombreuses années. Cette collaboration stoppe en 1918. Fatigué, Renoir dit devoir prendre du repos.