
FERNAND LÉGER 1881-1955
Les acrobates, 1952
Céramique partiellement peinte et émaillée
48,5 x 43,5 x 7,8 cm
Signé et daté au dos : F. LÉGER 52
A partir des années 1940, Fernand Léger dont la production est essentiellement picturale, commence à se tourner vers de nouveaux matériaux tels que le papier, le verre et la céramique....
A partir des années 1940, Fernand Léger dont la production est essentiellement picturale, commence à se tourner vers de nouveaux matériaux tels que le papier, le verre et la céramique. En adéquation avec ses idées politiques et sociales, il souhaite un accès du plus grand nombre à la culture et aux loisirs populaires. Ce besoin de liberté s’applique dès lors dans ses œuvres. Il veut que la peinture s’échappe de la toile et apparaisse partout d’un point de vue architectural et décoratif. La céramique s’offre comme un matériau de prédilection pour l’artiste. La matérialité de l’argile l’attire et lui permet de réaliser son souhait de garantir un art pour tous. En 1949, Léger s’associe à Roland Brice son ancien élève, devenu céramiste. Capable de comprendre la conception esthétique de son ancien maitre, Brice va apporter entre 1950 et 1955 « la troisième dimension et la matière » à la peinture de Léger. Situés à Biot dans les Alpes-Maritimes, les fours de l’atelier du céramiste donnent naissance à des céramiques d’une polychromie exceptionnelle aux couleurs flamboyantes. Cette association entre l’artiste et l’artisan, s’organise en un travail à 4 mains. Léger imagine et procure la diversité plastique tandis que Brice traduit et concrétise les projets. Les deux hommes se retrouvent face à la matière qu’ils travaillent sans relâche. Née de cette fructueuse collaboration entre Fernand Léger et Roland Brice, « Les Acrobates » est une plaque en céramique unique, datée de 1952. D’un format atypique, cette œuvre représente un numéro de cirque des plus insolites : Deux hommes et une femme sont saisis en plein numéro de voltige. Représentés, de face, de dos et àtête bêche, leurs corps s’entremêlent de manière circulaire et mouvementée rappelant le chapiteau du cirque et son univers tournoyant de magie. Léger utilise ici, un langage simple et accessible à tous, les formes sont nettes et bien délimitées et les couleurs franches et contrastées. Cette œuvre pleine d’optimisme célèbre activement les plaisirs de la vie que Léger souhaite transmettre à tous après les dures années engendrées par la guerre. Dans la France d'après-guerre, le cirque est devenu le symbole d'un espace égalitaire, et de nombreux artistes - dont Pablo Picasso et Marc Chagall – le considèrent comme un lieu où la culture, la musique et les arts du spectacle pouvaient être accessibles à un public beaucoup plus large. Plus qu'un divertissement commercial, il s’agit d’un lieu ouvert à tous, sans distinction sociale et culturelle. Pendant plus de 40 ans, Fernand Léger fréquenta régulièrement les cirques de Médrano à Paris et du Ringling Bros and Barnum & Bailey à New-York lui donnant une source d’inspiration inépuisable tout au long de sa carrière.