Henri Lebasque est un artiste post-impressionniste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.

Dès 1897, et jusqu’en 1900, Henri Lebasque commence par exécuter des nus qui semblent surtout destinés à animer un décor ou même à accentuer les jeux de lumières grâce aux reflets sur les corps des rayons du soleil. Ces petits nus adolescents restent cependant anecdotiques et immatériels, ils préfigurent par leurs attitudes ceux qu’il peindra entre 1915 et 1917 pour le théâtre desChamps-Élysées.Après sa découverte du Sud de la France dans les années 1900, il envisage et conçoit le nu d’une manière complètement différente. En se retrouvant dans une atmosphère chaude et sensuelle, il exécute des toiles où le nu devient le sujet principal, plan. Les modèles souvent inspirés de sa femme et de ses enfants, conservent un charme juvénile, mais leur attitude est de plus en plus affirmée. Le modèle chez Lebasque reste cependant toujours ingénu excluant toute provocation. Il peint des nus qui n’ont rien à voir avec des modèles d’atelier. Pour parvenir à ce résultat, il observe ses modèles évoluant librement devant lui puis choisit l’attitude ou le mouvement qui lui plaît dans des esquisses qui serviront à son tableau. Cette méthode de travail devient le fil conducteur de son processus de création jusqu’à son installation définitive dans le sud de la France en 1924. Ses deux filles étant mariées, il fait dès lors appel à des modèles professionnels pour peindre une série de nus dont LeCannet, grand nu, Marinette est un parfait témoignage. Datée de 1934, cette huile sur toile représente Marinette, un modèle qu’il partage avec Bonnard son voisin du Cannet. À cette époque Lebasque choisi une femme blonde, Marinette et une femme brune Kiki, comme modèles pour ses œuvres. Elles sont représentées à de maintes reprises se reposant nonchalamment sur une terrasse, dans des intérieurs baignés de soleil ou encore devant une fenêtre. Le présent tableau marque l’aboutissement des recherches esthétiques du peintre.Se reposant tranquillement devant une fenêtre ouverte sur un jardin fleuri, Marinette baigne dans une atmosphère chaude et lumineuse parfaitement retranscrite.
Dans cette toile, Lebasque réussit à rendre son modèle vivant par le contraste qu’il établit entre son personnage et l’immobilité des objets qui l’entourent tels les coussins, l’étoffe et les petites fleurs fraichement cueillies. Il compose son tableau avec des touches épaisses et larges qu’il allège à certains endroits pour figurer l’effet nacré et laiteux de la peau du modèle dont la carnation est parfaitement rendue. Lebasque utilise des tons doux de bleu et rose qu’il fait contraster avec des touches vibrantes de vert figurant la végétation en arrière- plan. Issue d’un geste libre, cette technique lui permet de structurer sa composition en donnant à la scène une atmosphère particulièrement intimiste. Dans cette œuvre, la nudité n’est pas choquante, c’est le corps de la femme, peint avec beaucoup de délicatesse, qui est célébré. Marinette représente un idéal de beauté, ses formes voluptueuses, sa position et son regard baissé ne provoque pas, mais conserve une pudeur propre aux œuvres de l’artiste. Tout au long de sa vie, Henri Lebasque s’empare de tout ce qui s’offre à ses yeux d’une manière harmonieuse exprimant le plus souvent ses sentiments dans des scènes familiales et de bonheur.
Originaire de Champigné, Henri Lebasque est un artiste français né en 1865. Après des études à l’École des Beaux – Arts d’Angers, il s’installe à Paris pour étudier à l’Académie Colarossi. Deux ans après son arrivée, il participe à la réalisation de fresques au Panthéon avec Ferdinand Humbert. Plus tard, la fréquentation de Luce et Signac influence, son style, sa peinture devient plus pointilliste, alors qu’il sillonne la France en passant de la Marne, à la Bretagne, et de la Normandie à la Vendée. C’est dans le Midi et sa lumière atypique qui devient son lieu de prédilection. Vers les années 1900, son style s’oriente vers le fauvisme, mouvement qui marque profondément cet artiste moderne. Il s’installe au Cannet en 1924, où Pierre Bonnard est son voisin et s’y éteint en 1937. Lebasque se distingue par une palette flamboyante de couleurs, de fraicheur et traite des sujets qui se rapprochent de la scène de genre. Ce sont souvent des scènes intimes et familiales qui sont dépeintes dans des espaces verdoyants, presque luxuriants.