Notre bronze « Danseuse, arabesque ouverte sur la jambe droite » porte le numéro 14/C, il fut produit dans l’atelier de A.A Hébrard d’après un modèle original en cire d’Edgar Degas. Figure phare dans l’œuvre de l’artiste, notre jeune danseuse est représentée ici, en plein mouvement : le poids de son corps repose sur sa jambe gauche, un bras levé́ et l’autre en prolongement de son épaule. Elle exécute un mouvement entre les cinq positions classiques, dont les combinaisons forment la chorégraphie ; la nudité́ du modelé en souligne par ailleurs l’exactitude. L’intérêt de Edgar Degas pour la danse fut omniprésent dans sa carrière. Dès les années 1880, il travaille sur une série de sculptures représentant des danseuses à différents stades de leur entrainement. Degas réussit parfaitement à traduire la tension et l’effort d’un corps courbé, il sculpte le mouvement avec la même aisance dont il fait preuve dans ses peintures et ses dessins. L’artiste avait pour habitude de peindre à l’aide de ses doigts directement sur la toile, il aimait le contact avec la matière qu’il retrouva lors de la création de ses cires préparatoires. Surnommé « Le peintre des Danseuses », Degas était passionné par l’univers de l’Opéra et de la musique, il peignait et dessinait régulièrement des danseuses. Il assistait à toutes les étapes de leur rigoureux travail afin de saisir le mouvement et l’équilibre des jeunes ballerines. La réalité quotidienne des danseuses est une source d’inspiration importante pour lui qui souhaitait avant tout rendre compte d’une vérité que le public ne pouvait voir. En vieillissant, la vue baissante de Degas ne lui permettant plus de réaliser des œuvres aussi détaillées qu’auparavant, il se tourna alors essentiellement vers la sculpture. Il ne délaissa cependant pas la peinture ou le dessin, en effet, comme il le disait « C’est pour ma seule satisfaction que j’ai modelé́ en cire bêtes et gens, non pour me délasser de la peinture ou du dessin, mais pour donner à mes peintures, à mes dessins, plus d’expression, plus d’ardeur et plus de vie. Ce sont des exercices pour me mettre en train ; du document, sans plus. Rien de tout cela n’est fait pour la vente. (...) Ce qu’il me faut à moi, c’est exprimer la nature dans tout son caractère, le mouvement dans son exacte vérité, accentuer l’os et le muscle, et la fermeté compacte des chairs. Mon travail ne va pas plus loin que l’irréprochable dans la construction. » Source : François Thiebault- Sisson, Degas sculpteur raconté par lui-même, « éditions L’échoppe ».