En 1905, alors que beaucoup de fauvistes descendent dans le Sud pour y puiser l'inspiration, Vlaminck choisit de rester en région parisienne et participe au Salon des Indépendants. La même année, il expose au Salon d'Automne dans la salle VII, rebaptisée la "Cage aux Fauves", aux côtés d'Henri Matisse, André Derain et Raoul Dufy. En 1908, il obtient une exposition dans la galerie Ambroise Vollard, marquant ainsi le début de sa carrière internationale.

Le paysage est un sujet de prédilection pour l’artiste, qui puise une inspiration toute particulière dans les plaines de la Beauce, du Perche et de la Normandie. Il aime en peindre les vastes espaces, les routes et chemins de villages peu habités et les arbres peuplant la campagne environnante.
Sa représentation du paysage rompt avec la tradition impressionniste, porteuse d’une vision bucolique et poétique de la nature, lieu par excellence de la promenade. L’énergie du trait de Vlaminck, ses aplats de peinture larges et généreux, ainsi que les contrastes marqués de sa palette chromatique, nous livrent une représentation de la nature dans un écrin authentique et spontané.

L’huile sur toile intitulée Paysage au bord de l’eau, circa 1911-1912, illustre parfaitement ces différents éléments propres à Vlaminck. La rangée de peupliers visible au premier plan crée un jeu de verticalité dans la composition du tableau, tandis que les tons roses du ciel se reflétant dans l’eau apportent une touche de lumière à l’ensemble.