

FRANCIS PICABIA 1879-1953
Harmas, circa 1928
Huile et crayon sur carton
106 x 75,5 cm
116 x 87 cm (avec cadre)
116 x 87 cm (avec cadre)
Cette œuvre sera incluse dans le Catalogue Raisonné de l'Œuvre de Francis Picabia actuellement en préparation par le Comité Picabia. Avis d'inclusion en date du 18 mars 2015.
Signé en bas à droite : Francis Picabia
Francis Picabia est un artiste surréaliste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY. Harmas, créée en 1928, est une œuvre de Francis Picabia faisant partie de sa série des...
Francis Picabia est un artiste surréaliste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY.
Harmas, créée en 1928, est une œuvre de Francis Picabia faisant partie de sa série des Transparences, à laquelle il aimait donner des noms énigmatiques.
Cette série mystérieuse cherche à créer une troisième dimension, sans recourir à la perspective. C'est peut-être l'un des ensembles thématiques les plus intrigants et les plus aboutis de cet "artiste de tous genres", comme il se définissait lui-même. Après avoir exploré les mouvements impressionniste, dadaïste, abstrait, surréaliste et figuratif, Picabia s'attaque à ces fameuses Transparences qui n'ont pas perduré longtemps. Peu après 1930, il deviendra un précurseur de la culture pop en utilisant des photos de magazines pour ses peintures. Ce tableau, réalisé en technique mixte, a été acquis auprès de la Galerie Théophile Briant au début des années 30 et est resté dans la même famille.
"L'Harma" ? Il s'agit d'une espèce de papillon. Picabia possédait dans sa bibliothèque un Atlas de poche des papillons de France, de Suisse et de Belgique, rédigé en 1912 par Paul Girod, qu'il consultait régulièrement. "Harmas" désigne également en provençal une étendue caillouteuse et stérile laissée à l'abandon. Un terme utilisé par l'entomologiste Jean-Henri Fabre pour nommer sa propriété à Sérignan-du-Comtat en 1879, autre référence.
En plus de la signification anthropologique Picabia, ajoute dans ce tableau une allusion aux maitres anciens qui l’inspirèrent grandement pour ses compositions de transparences. Ici, il reprend deux œuvres de Sandro Botticelli : Le visage situé au centre de la composition se réfère au Portrait de jeune homme conservé à la National Gallery de Londres et les mains dessinées au crayon graphite du Jeune Homme tenant une médaille de la Galerie des Offices de Florence.
Dans cette œuvre, des formes, des mains et des visages se superposent sur un fond bleu, avec des éléments végétaux verts s'entremêlant à des formes géométriques noires énigmatiques. Une observation attentive révèle la présence d'une tête de chat aux yeux verts. Grand amoureux des animaux, Picabia introduit le chat dans ses œuvres dès les années 1920 et persiste dans les années 30 avec des représentations du félin de plus en plus réalistes, renouant avec le plaisir du dessin pur et la tradition classique de la ligne ingresque.
Les "Transparences", initiées par Picabia en 1927, sont propices à la contemplation, fonctionnant comme des encyclopédies qui puisent leur inspiration dans la Bible, la mythologie, associant l'Antiquité et la modernité dans un univers onirique qui séduit les surréalistes. Harmas a été exposé à la galerie Théophile Briant en 1928 et a été acquis au début des années 1930 auprès de ce marchand. Il est resté dans la descendance de son premier et unique propriétaire pendant presque 100 ans.
Cette transparence a également été exposée chez un ami du peintre, Léonce Rosenberg, en décembre 1930 dans sa galerie de L’Effort moderne pour une rétrospective « Francis Picabia - Trente ans de peinture ». L’appartement de ce promoteur du cubisme et de l’abstraction – au 75, rue de Longchamp dans le 16e – fut en partie décoré par Picabia qui a recouvert les murs de la chambre à coucher de Madame d’une dizaine de toiles, l’une des plus belles expressions de ses « Transparences », dans un ensemble pictural au mystérieux et séduisant ésotérisme. Le décor de l’appartement de Rosenberg, poussé à déménager dès 1932 en raison de la crise financière, fut aussi éphémère que les « Transparences » dans la carrière de Picabia. En effet, dès les années 1930, le peintre se tourne vers des portraits et des nus féminins, des pin-up des magazines de l’époque.
Harmas, créée en 1928, est une œuvre de Francis Picabia faisant partie de sa série des Transparences, à laquelle il aimait donner des noms énigmatiques.
Cette série mystérieuse cherche à créer une troisième dimension, sans recourir à la perspective. C'est peut-être l'un des ensembles thématiques les plus intrigants et les plus aboutis de cet "artiste de tous genres", comme il se définissait lui-même. Après avoir exploré les mouvements impressionniste, dadaïste, abstrait, surréaliste et figuratif, Picabia s'attaque à ces fameuses Transparences qui n'ont pas perduré longtemps. Peu après 1930, il deviendra un précurseur de la culture pop en utilisant des photos de magazines pour ses peintures. Ce tableau, réalisé en technique mixte, a été acquis auprès de la Galerie Théophile Briant au début des années 30 et est resté dans la même famille.
"L'Harma" ? Il s'agit d'une espèce de papillon. Picabia possédait dans sa bibliothèque un Atlas de poche des papillons de France, de Suisse et de Belgique, rédigé en 1912 par Paul Girod, qu'il consultait régulièrement. "Harmas" désigne également en provençal une étendue caillouteuse et stérile laissée à l'abandon. Un terme utilisé par l'entomologiste Jean-Henri Fabre pour nommer sa propriété à Sérignan-du-Comtat en 1879, autre référence.
En plus de la signification anthropologique Picabia, ajoute dans ce tableau une allusion aux maitres anciens qui l’inspirèrent grandement pour ses compositions de transparences. Ici, il reprend deux œuvres de Sandro Botticelli : Le visage situé au centre de la composition se réfère au Portrait de jeune homme conservé à la National Gallery de Londres et les mains dessinées au crayon graphite du Jeune Homme tenant une médaille de la Galerie des Offices de Florence.
Dans cette œuvre, des formes, des mains et des visages se superposent sur un fond bleu, avec des éléments végétaux verts s'entremêlant à des formes géométriques noires énigmatiques. Une observation attentive révèle la présence d'une tête de chat aux yeux verts. Grand amoureux des animaux, Picabia introduit le chat dans ses œuvres dès les années 1920 et persiste dans les années 30 avec des représentations du félin de plus en plus réalistes, renouant avec le plaisir du dessin pur et la tradition classique de la ligne ingresque.
Les "Transparences", initiées par Picabia en 1927, sont propices à la contemplation, fonctionnant comme des encyclopédies qui puisent leur inspiration dans la Bible, la mythologie, associant l'Antiquité et la modernité dans un univers onirique qui séduit les surréalistes. Harmas a été exposé à la galerie Théophile Briant en 1928 et a été acquis au début des années 1930 auprès de ce marchand. Il est resté dans la descendance de son premier et unique propriétaire pendant presque 100 ans.
Cette transparence a également été exposée chez un ami du peintre, Léonce Rosenberg, en décembre 1930 dans sa galerie de L’Effort moderne pour une rétrospective « Francis Picabia - Trente ans de peinture ». L’appartement de ce promoteur du cubisme et de l’abstraction – au 75, rue de Longchamp dans le 16e – fut en partie décoré par Picabia qui a recouvert les murs de la chambre à coucher de Madame d’une dizaine de toiles, l’une des plus belles expressions de ses « Transparences », dans un ensemble pictural au mystérieux et séduisant ésotérisme. Le décor de l’appartement de Rosenberg, poussé à déménager dès 1932 en raison de la crise financière, fut aussi éphémère que les « Transparences » dans la carrière de Picabia. En effet, dès les années 1930, le peintre se tourne vers des portraits et des nus féminins, des pin-up des magazines de l’époque.
Provenance
Collection Théophile Briant.Collection privée.
Vente Fournié Cortès, mars 2024.
Expositions
Paris, Galerie Théophile Briant, Francis Picabia, 26 octobre au 15 novembre 1928.Paris, Léonce Rosenberg, Exposition Francis Picabia Trente ans de peinture, 9 - 31 décembre 1930.
Catalogues
G. de Pawlowski, Une exposition Francis Picabia, Le Journal, 27 octobre 1928, p. 5.W. A. Camfield, B. Calté, C. Clements, A. Pierre, Francis Picabia, Catalogue Raisonné, Volume III, 1927-1939, Fonds Mercator, 2019, illustré sous le n° 1052, p. 188.