Kisling aimait la vie, et la vie l’aimait. Cette recherche de bonheur se lit, bien sûr, dans son caractère apprécié
de ses contemporains et sa fidélité en amitié mais elle se découvre aussi par le choix restreint de ses thèmes en
peinture. Ainsi le Catalogue Raisonné de son Œuvre ne se compose que de 5 chapitres, tous liés aux plaisirs de
la vie et aux choses simples : les natures mortes, les nus, les paysages, les portraits et les fleurs où il excelle.
Les fleurs l’attirent comme l’abeille.

Afin d’éviter toute composition imaginaire, l’artiste les choisit avec soin, ordonne les masses et détermine les
couleurs dans une mise en scène préalable, afin de se rapprocher du naturel.

Après avoir choisi le vase, l’entablement et le fond vient l’aménagement des tiges, des feuilles ou le
positionnement des branches une à une. Kisling en contrôle l’effet par de nombreuses allées et venues, afin
d’avoir du recul. On remarque que ses bouquets de fleurs sont une explosion d’allégresse teintée d’éphémère
car ce n’est pas un simple bouquet qui est représenté, mais aussi sa destinée, car ce qui est déjà peint, si beau
sur la toile de Kisling, sera déjà fané au moment où l’ouvrage s’achèvera.

La composition remarquablement équilibrée de notre bouquet de roses et de fougères se détache par ses
couleurs vives sur un fond blanc nacré.

Dans un pari osé, le vase se fond dans le blanc du rideau et de l’entablement pour mettre en valeur les
dégradés de rouge, de rose et les variations de vert de ce bouquet aérien.

Marc Ottavi