En 1925, Louis Valtat (1869-1952) acquiert une maison de campagne à Choisel, petit village de la vallée de Chevreuse (Yvelines), où il installe son atelier, à l’écart de l’agitation parisienne. Ce havre de tranquillité lui offre une immersion profonde dans la nature, qu’il traduit par une intense production de paysages, de scènes de jardin et de compositions florales aux couleurs éclatantes, inspirées de son environnement immédiat.

Son regard attentif capte les jeux de lumière sur les feuillages, les fruits du verger ou les fleurs fraîchement cueillies, alimentant ainsi sa démarche artistique. Tout au long de sa carrière, Valtat cultive une affinité particulière avec la nature morte, sans toutefois s’y cantonner. Reconnu pour sa palette vibrante, son trait spontané et expressif, il renouvelle ce genre avec une approche singulière, axée sur les contrastes francs, la simplification des formes et la densité de la matière picturale.

Fruits, bouquets et objets du quotidien deviennent autant de prétextes à une recherche plastique sur la lumière et la couleur, en contrepoint intime de ses vastes paysages.

Peinte vers 1927, Pivoines dans un vase jaune illustre pleinement cette dynamique créative. Valtat y insuffle une intensité plastique saisissante : les pivoines, aux rouges et roses profonds, débordent d’un vase rustique couleur crème, semblant jaillir de la toile.

Cette profusion végétale, amplifiée par une touche large et apparente, confère à la scène une vitalité immédiate, presque organique.

Les années passées à Choisel approfondissent ce dialogue entre la sérénité du monde rural et son exploration chromatique, nourrissant ses compositions d’une fraîcheur et d’une intensité inédites.

Ainsi, chez Valtat, la nature morte dépasse la simple représentation d’objets pour devenir un véritable laboratoire de formes, de motifs et de couleurs — toujours empreint d’un amour profond pour la nature vivante qu’il transposait avec ferveur sur la toile.

Membres de l’association « Les Amis de Louis Valtat ».